Exposition « Doh Ayay ! » à POUSH

Deux ans après le coup d’État militaire du 1er février 2021, l’exposition Doh Ayay ! revient sur la production d’artistes birman·es, en compagnie d’autres artistes empêché·es, aujourd’hui exilé·es en France.

Portée par un vent de liberté depuis 2010, une génération d’artistes s’est retrouvée en première ligne des cortèges de protestation contre la junte militaire. L’art sous toutes ses formes s’est mis au service de la résistance birmane, coupée de ses réseaux de communication habituels. Films, affiches, poèmes et textes produits individuellement ou collectivement ont envahi les rues — à la fois cris de ralliement, témoins de la violence infligée aux manifestants, et source de financement de la protestation.

D’après Sai ███, l’un des artistes exposés, « le peuple birman s’est fait artiste pour attirer le regard des acteurs internationaux ». Les femmes ont pu ainsi barrer les rues en suspendant leurs jupes pour tenir à distance les militaires qui, selon une superstition, craignaient de perdre leur virilité s’ils venaient à passer dessous. La rébellion clame une volonté profonde de transformation politique de la société, mais aussi culturelle et religieuse.

Des barricades aux performances, de la dénonciation des mécanismes de surveillance au renouvellement du portrait, les esthétiques de la quête de liberté se conjuguent sous
toutes les formes et sur tous les supports. L’art devient un moyen de combler la perte et d’incarner l’absence. Des artistes venus d’ailleurs (Éthiopie, Russie, Ukraine) expriment à leurs côtés le même mouvement de recouvrir ce qui leur appartient : Doh Ayay ! est le mot d’ordre scandé par les manifestants birmans, qui signifie « C’est notre affaire ! » (“It’s our business !”), « C’est à nous ! ».

Avec Li Li k.s.a, PN, Myo Thaw, Yadanar Win, Sai ███, JC, Wooh, Thoe Htein, Richie Nath, Min Min Hein, Diamant, Ko Latt , Pinky Htut Aung, Chuu Wai, Myat Thu Soe, Mayco Naing, Fedora Akimova, Gena Marvin, Yacob Bizuneh